mercredi 12 septembre 2012

Stage de survie en milieu hostile - Acte 1 : l'Alien

J'ai donc décidé, après bien des hésitations et interrogations, de reprendre mes études. Ou plutôt, de les poursuivre.
Lorsque j'ai quitté ma vie d'avant, j'avais mis cette partie là entre parenthèses. Non, en fait j'avais tiré un trait dessus. Et puis, ça a commencé à me titiller de plus en plus fort, jusqu'à que ça devienne une démangeaison urticante !

Mon premier obstacle était monsieur Pol. J'avais en tête qu'étant chercheuse d'emploi et percevant une indemnisation/allocation à ce titre, je ne pouvais pas (re)devenir étudiante sans perdre mes droits. Que nenni ! Lors de ma rencontre avec lui, ce dernier a commencé par me dire que « franchement de nos jours avec une licence on ne fait plus rien », ce à quoi j'ai rétorqué que j'étais bien d'accord mais que la froide réalité économique ne me permettait pas de l'envisager et que je n'avais pas encore gagné au loto. Il m'a regardé comme si je sortais du fond de ma campagne (ah, oui, je sors effectivement du fond de ma campagne) et m'a rétorqué que « mais bien sur que si, il suffit de signer une convention AISF et votre projet étant cohérent cela ne posera aucun problème »...Mon projet est cohérent ? Quel projet ? Je ne savais pas encore si je voulais y aller. Faut pas me bousculer, j'ai besoin de réfléchir !


Sauf que l'euphorie que je ressentais en sortant de cet entretien m'indiquait clairement qu'en fait, c'était bien quelque chose que j'avais envie de faire. N'importe quel observateur extérieur aurait appelé les urgences psychiatriques s'il m'avait vu à ce moment là : youyous de joie, danse de la victoire et sourire halluciné...

De retour dans le fin fond de ma campagne (je vais simplifier:FFDMC, si ça vous va?!), de retour dans le FFDMC donc, je me précipite sur internet pour glaner les infos dont j'ai besoin. Ça va être facile ! Après, inscription, paiement, abonnement de train et c'est parti...

Vous vous doutez bien qu'il y a un « mais »...je devrais plutôt dire un « M A I S » ! Faire court étant impossible, je commence par l'acte 1 : la collecte d'informations aux fins d'inscription.

La licence, je l'ai faite dans ma région. L'organisme de formation auquel je suis inscrite a des antennes et donc ça a roulé tout seul. J'ai bossé dur, je me suis retourné le cerveau, j'ai eu des élongations et des claquages de synapses, j'ai frôlé le diabète (ma consommation de chocolat et autres douceurs était proportionnelle aux heures de boulot fournies. Le cerveau a besoin de sucre pour fonctionner, c'est scientifiquement et gustativement prouvé!) mais bon gré mal gré j'y suis arrivée.
La suite, le master (pardon le Master), c'est à la Capitale qu'il se fait...Je vais sur le site internet de l'EPCO (la boite de formation en question) et je cherche les infos dont j'ai besoin...je cherche...je cherche...et je cherche encore. Je me transforme en archéologue de haut vol de la recherche d'information sur leur site. En fonction des pages sur lesquelles je me retrouve, les informations ne sont pas les même, voire contradictoires. Rien sur la rentrée à venir. Les plannings, dates d'inscription, forums de rentrée, journées d'information : tout concerne la rentrée dernière.

Étant une partisane absolue du moindre effort, je décroche mon téléphone et j'appelle la responsable de formation de ma région. Elle va me mâcher le travail, ça va être du gâteau. Je vous entends rire d'ici de ma naïveté, ne protestez pas, je vous entends !
Je finis par l'avoir en direct (après trois appels et un mail). Je lui explique ma démarche, les précisions dont j'ai besoin et là « ...ah, c'est le master de Gnourynquologie qui vous intéresse. La Gnourynquologie, c'est un organisme à part et ils ont leur propre fonctionnement » - « ...mais encore ? » - « ...je n'en sais pas plus. Le département de Gnourynquologie...c'est pas pareil, c'est pas comme chez nous ». Elle ajoute « essayez de les joindre, ils vous donneront toutes les infos dont vous avez besoin ». Toute la subtilité est dans le « essayez »...

Je résume sinon vous allez vous lasser : à partir de la date de reprise affichée, j'ai appelé plusieurs fois par jour et j'ai envoyé plusieurs mails. Téléphone jamais décroché, boite vocale saturée, mails comme autant de bouteilles jetées à la mer. Et ça a duré, croyez-moi, ça a duré. Je peux être obstinée quand ça me prend, très obstinée. Obsessionnelle même.

Je retourne sur le site internet...toujours rien. « Préparez votre rentrée 2011-2012 en toute sérénité ». Il vaut mieux que la marmotte qui emballe le chocolat dans l'alu reste au fond de son terrier sinon je vais lui faire bouffer son chocolat et ensuite m'en faire un manchon.

Je finis par appeler le siège de l'EPCO. Et là, je tombe sur une femme super ! Elle me donne pleins d'infos sur les inscriptions, où il faut aller, quand, combien...Elle finit par me demander quelle spécialité m'intéresse. J'ai cru que ma ligne téléphonique avait un problème : « Allo ? Vous êtes toujours là ? » - « ...Gnourynquologie vous avez dit ? » - « en effet » - « Ah...vous savez, la Gnourynquologie, c'est pas pareil. Ils ont un fonctionnement à part, différent du nôtre ». J'ai remercié poliment, raccroché le téléphone et j'ai posé le combiné aussitôt  sous peine de le fracasser de rage contre le mur.
RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!! Je sens la mutation qui commence. L'Alien qui est en moi se réveille et veut bouffer du Gnourynquologue vivant, sans sel et frétillant (non, hurlant et suppliant). Je n'en suis pas encore au stade où je bave et où je déchiquette mais...

Puisque l'EPCO (ou plutôt le département de Gnourynquologie) ne vient pas à moi, c'est moi qui vais aller à lui. Billet, valise, train. Direction la Capitale. Obligée de quitter le FFDMC. J'en suis toute tremblante.

J'enferme l'Alien à double tour et j'y vais. Sourire Ultra-Brite, brushing impeccable, enthousiasme affiché.
J'y suis ! Direction l'accueil. « Bonjour ! Le département de Gnourynquologie s'il vous plait, c'est pour des informations sur les modalités d'inscription pour cette année » - « Aaaaaah, mais la secrétaire ne travaille pas aujourd'hui. Elle sera là demain ».
je suis sortie presque en courant : l'Alien avait une soudaine envie de chair fraîche, elle était en pleine crise d'hypomassacrémie...


4 commentaires:

  1. ah ouais quand même... mais bon je suis sûre que tu vas y arriver, à les joindre, à t'inscrire, et tout et tout... et à sortir master Gnourynquologue ;) des zondes et des zondes et des bises

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  2. Je l'espère...je m'en remets à je ne sais qui en priant pour que cela fonctionne! ;-)

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  3. Bon courage....
    Voilà ce que m'inspire ton billet ^^
    Mais si tu veux vraiment tu vas y arriver... à temps avec un peu de chance !
    Si non le saint des cas désespérés c'est Rita, Sainte Rita.

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  4. Je suis très copine avec Rita!! ;-))
    Merci pour ton commentaire et bienvenue! (impossible d'accéder à ton blog cependant...:-( )

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