dimanche 7 octobre 2012

Jour 1

Le premier soir dans mon rêve éveillé, je me suis assise sur le bord de ma petite pelouse, cigarette et bière bien fraiche à la main, à l'heure où le jour se retire à peine et que le soir s'invite.
Cette heure que j'adore où le silence monte tranquillement après les bruits de la vie quotidienne. On entend le bruissement du vol des oiseaux, le dernier tracteur qui rentre, les conversations indistinctes de quelques voisins et la mamie du bout de la rue qui parle à son chien. La lumière est dorée. Le ciel est de ce bleu si particulier et où commencent à s'accrocher des filaments de barbapapa. Le monde devient peu à peu immobile. Et ça sent mon pays... Cette heure là se déguste, à petites secondes et en douceur.

J'ai écouté le silence, j'ai commencé à respirer, vraiment sans entraves, pour la première fois depuis trop longtemps.
J'ai eu envie de rire, de danser, de hurler au ciel et à Vénus qui se levait, d'appeler tout le monde, de ne surtout parler à personne, de me lover dans l'herbe et de chanter.
J'ai juste posé ma bière et je me suis allongée. J'ai aussi eu envie de pleurer, une de ces envies qui vous secoue le bide et vous fait trembler, une de ces envies qui vous fait vous rouler en boule et vous blottir au creux de la tendresse de quelqu'un.
Je ne sais pas pleurer. J'ai oublié comment on fait. C'est pas grave. Cela fait partie de ces choses que je vais peut-être réapprendre ici.
J'ai eu de l'eau dans les yeux. Je les ai ouverts grands et levés un peu plus encore. J'ai respiré fort et le moment est passé.
Puis une sensation incroyable s'est installée : je me sentais chez moi, comme si j'étais rentrée à la maison. Et rien que ça effaçait tout le reste.

C'était il y a 18 mois tout juste. Je ne savais pas tout ce qui allait m'arriver. Je ne change aucun des mots écrits alors. Des soirs comme celui-là mais pas tout à fait, j'en ai eu d'autres depuis. Et il y en aura encore et encore et...

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