vendredi 16 août 2013

Parts de Vous : Augustine

Ai-je encore besoin de vous expliquer le principe de "Parts de Vous"? Chaque texte reçu est singulier, unique et pourtant si universel. Et j'en veux encore vous savez! Et vous aussi semble-t-il car vous lisez ceux que je mets en ligne... Qu'attendez-vous pour vous exprimer? Je n'attends plus que vous! 

Aujourd'hui, c'est Augustine qui nous livre une part d'elle qui m'a profondément touchée. Je me suis sentie particulièrement concernée car ce qu'elle partage, une amie l'a vécue à sa manière. j'étais extérieure à cette aventure mais assez proche pour en suivre les étapes. Ce texte a été une magnifique surprise car je ne m'attendais pas à le recevoir ni de cette personne qui a choisit ce pseudo pour aujourd'hui. Je la remercie du fond du cœur.

Elle nous parle d'un moment qui a changé sa vie à jamais...

Augustine a accepté que les commentaires soient ouverts sans savoir encore si elle vous répondra ou non. 
Chacun peut avoir un point de vue sur la question, cela ne veut pas dire que cela peut être exprimé n'importe comment. En ce qui me concerne, si je constate le moindre dérapage, je supprime ce qui est dit. Aucune tolérance. 

Place à Augustine et à sa "Petite Pâques" :

"La petite ligne est formelle: je vais être maman! D'accord, petit bonhomme vient à peine de s'installer, et nous ne savons pas encore que les mois à venir ne vont pas être simples, mais il est bien là, et c'est déjà un miracle.

Je vais être maman, et pourtant je ne suis pas enceinte. Je sais même depuis trois jours que je ne le serai jamais. J'ai essayé, beaucoup, pendant plusieurs années. Mais cet été, nous avons décidé de renoncer si aucun petit Jésus ne s'annonçait avant Noël. Et voilà, décembre est déjà là et mon tout dernier essai a échoué vendredi.

Un vilain mot me trotte dans la tête : nullipare. Le terme technique pour parler des femmes qui n'ont jamais porté d'enfant. Mes larges hanches et mes seins lourds étaient pourtant faits pour ça, non ? Non. Nullipare. Nulle. Nulle. Nulle. Nulle part. Même pas stérile, si ça se trouve. Dans d'autres circonstances j'en serais peut-être déjà à coudre à la chaîne les costumes de fête de fin d'année. Non, nullipare. Presque comme si je l'avais choisi.

Je prends le temps des bercer ma tristesse, bizarrement assez légère. Je m'attendais à ce dernier échec, j'avais eu le temps de m'y préparer. Et puis je ne me sens pas vide. Pas du tout. La vie bouillonne, là, pas loin. Le dimanche matin, la petite ligne bleue vient le confirmer. Ma compagne est enceinte ! Son dernier essai à elle aura été le bon. Elle rigole et parle d'un but à la 94e minute, sur la toute dernière action du match.

Pour moi, c'est une petite Pâques. Mon fils a attendu que je renonce complètement à être sa mère de sang et de droit pour pointer le bout de son nez. Il ne serait pas là si je ne l'avais pas ardemment désiré, mais il ne me doit rien. Il a tenu à ce qu'il n'y ait entre lui et moi qu'un seul et unique lien, le plus fragile, le seul qui compte vraiment : l'amour."
 

2 commentaires:

  1. J'ai pleuré. Devant la beauté, parfois, je pleure.

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  2. je le dis souvent. Dans les années 80 j'aurais eu envie de faire un enfant, de l'élever avec ma compagne de l'époque. Mais cette solution n'était jamais mentionnée nul part, dans ma province, je ne connaissais personne qui se lançait. J'avais déjà du mal à annoncer à mes proches que je vivais avec une femme ! J'envie ces jeunes femmes qui ne verront pas forcément écrit "nullipare" sur leurs ordonnances, leurs radios, et celles qui pourront dire, l'ayant porté ou non, qu'elles ont eu un enfant. Ce texte est beau, pas seulement parce qu'il est bien écrit, mais parce qu'il prouve que nous avons avancé. Je souhaite beaucoup de bonheur à cette famille.

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