vendredi 7 mars 2014

Liberté(s)

Ces derniers temps, j'ai été amenée à pas mal réfléchir sur être soi, être soi ensemble, le respect, l'espace, la liberté, le partage et tout le reste. Ma réflexion tournait autour du couple mais pas seulement...
A l'heure où nous sommes tous connectés, accessibles et visibles, je me demandais juste comment garder sa liberté et respecter la liberté de l'autre, des autres...

Je ne peux pas projeter ce que pensent les uns et les autres. Et surtout, je ne juge pas comment les uns et les autres fonctionnent. Ça ne regarde que vous ! Chacun-e fait ce qu'il-elle peut, voilà tout...
Je ne peux que vous livrer en grand vrac ce que je pense de tout ça. Le fait d'être visible en divers lieux sur la toile aurait presque tendance à uniformiser la personne. Il faudrait être le-la même partout avec tout le monde en tous lieux virtuels ou IRL. Or, chacun-e a une personnalité, des aspérités, des variations. Je ne me comporte pas de la même manière avec ma famille, les amis (et c'est aussi fonction des amis), les relations, Lui... Et pourtant je ne suis pas schizophrène ou hypocrite ou manipulatrice. Mais d'une part, je m'adapte en fonction de la personne que j'ai en face de moi et d'autre part, il y a des aspects de moi que je garde, que je préserve, que je choisis de montrer ou non. Je n'appartiens qu'à moi après tout.

Depuis des années, en fonction des lieux virtuels sur lesquels je me trouve, je choisis de dire ou de ne pas dire. Mes photos, la famille y a accès sans aucun souci. En revanche, lorsque j'ai ouvert ce blog, dès le début, j'ai fait le choix de ne pas leur en parler. Si j'avais su que mon père ou ma mère ou qui sais-je encore venait lire ce que je déversais, je me serais auto-censurée. Deux personnes dans la sphère familiale savent et l'une d'entre elle n'est pas connectée. Je lui imprime parfois mes textes et je lui laisse lire mais c'est parfois. Ce que j'écris ici ou ailleurs, m'appartient. Et je me sens libre de ce que je veux car je sais certains regards éloignés de ces espaces.
En ce qui concerne Lui (bon, faut que j'arrête de l'appeler Lui et que je lui trouve un nom pour ici... ça en devient ridicule c't'affaire!) , il est au courant des blogs, regarde d'un œil de ce que je déblatère sur Twitter parfois (et moi à l'inverse, nanmého) mais jamais au grand jamais je n'irais me censurer ou j'irais lui pondre une pendule (restons polie quand même) pour ce qu'il peut dire dans sa TL... Ça n'est pas parce que c'est public et accessible que cela me donne un droit quelconque dessus. D'ailleurs, si au début j'y allais souvent maintenant je ne le fais guère plus... Après tout, je l'ai au réel alors pourquoi vouloir lire son virtuel.
Je ne dis pas que parfois ce que j'écris n'ouvre pas à discussion mais si j'ai besoin/envie/veux exprimer quelque chose, je l'écris.

Tout comme j'ai une page fesse de bouc perso depuis des années. Il ne me viendrait pas à l'idée d'aller demander mes neveux, nièces, père, mec ou mère en amis ! Ni d'aller zieuter ce qu'ils font sur leurs pages... (bon, il y a des lustres, j'ai cherché les rejetons et je les ai trouvé mais depuis, je considère que ça n'est pas ma place point barre). MPO (oui, ça sera son nom désormais) a sa page, j'ai la mienne et cela ne nous a même pas traversé l'esprit d'être amis sur FB et je n'ai même pas cherché, c'est dire si ça me passionne !

Parce que cela ramène à ça : parce que l'on est proche de personnes (amis, famille, amours) faut-il tout partager et tout se dire ? Est-ce que, parce que c'est accessible, cela donne un « droit » à avoir un avis, à surveiller, à fliquer ? Je ne crois pas non mais alors pas du tout ! En revanche, si je déballe sur moi, mes états d'âmes et mes ovaires, je suis très attentive à en dire le moins possible sur les autres. C'est une question de respect et de liberté(s). Alors j'en parle, j'évoque, je suggère mais c'est tout et ça sera toujours tout. J'ai fait le choix d'être « en ligne » quelque part. D'autre font le choix de ne pas y être. Interdiction absolue pour moi de passer outre leurs décisions.
En revanche, j'attends le même respect en face : je n'écris pas ou ne publie pas de photos pour me retrouver avec X critiques littéraires, photographiques ou analystes de ma vie... « t'as écrit ça, pourquoi ? Ca veut dire quoi ? Pourquoi tu m'as jamais dit ? Blablablaaaaaa » Je n'ai pas à me justifier et c'est tout.

Et vous voyez, d'écrire tout cela m'amène à une réflexion plus large, hors du 2.0 : faut-il être transparent ? Faut-il tout se dire (là, je parle du couple hein) ? Je vais en choquer certain-e-s probablement mais... NON SURTOUT PAAAAAS !!!! Ne pas TOUT se dire ! Le diktat de la soi-disant transparence parcequequandons'aimeonsedittout me glace et me donne envie de me sauver à toutes jambes.

Et vous ? Comment vous voyez et vivez les choses ?

PS : ami, je voulais te remercier de m'avoir inspiré ce billet même si tu n'as rien demandé et que tu vas peut-être même trouver que j'abuse...



2 commentaires:

  1. j'ai eu moult pseudos sur le net, pas tant pour me cacher que parce qu'ils symbolisaient une facette, un moment de ma vie et une minuscule part de ce que je pouvais être à un instant T. Après tout que ce soit IRL ou ailleurs, nul n'étale normalement la totalité de son être, tel un pot de marmelade collant versé sans distinction ni pertinence.
    Quant aux couples unicellulaires...Aïe. Je n'ai pas de secret pour mon autre, pour autant je ne lui dis pas tout. Et lui de même. Pas plus que je ne cherche à l'enfermer, l'attacher, ou le fliquer. Parce que dans mon esprit l'amour est synonyme de liberté. De Choix. Chaque jour choisir d'aimer. Et d'être là.
    Dans la mesure où l'amitié est aussi une forme d'amour les mêmes caractéristiques s'imposent pour moi :)
    Pour les retours sur les écrits, chacun y projetant une part de soi c'est parfois assez surprenant je trouve !

    Pour finir, si j'apprécie de connaitre mes ami(e)s, j'aime encore davantage l'idée qu'ils me surprennent, et m'échappent ;)

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  2. J'ai commencé depuis peu un blog alors que ça faisait longtemps que j'y pensais, je partage les articles sur facebook, sur ma page personnel, je m'identifie donc directement à ce que j'écris car mon blog permet de donner de mes nouvelles aux gens qui sont loin de moi. Cependant, j'ai mis du temps avant de m'y mettre car l'écriture est importante pour moi et j'ai toujours eu beaucoup de mal à faire lire ce que je pouvais ecrire. Alors même si ce que j'écris sur ce blog est plus léger c'est une partie de moi et une nouvelle que mes amis ou ma famille découvre, j'ai laissé de coté une certaine pudeur que j'avais avec l'écriture et parfois je préférerai que des inconnus plutôt me lise car ne me connaissant pas il ne me redécouvrirai pas. Je ne me censure pas pour autant dans ce que j'écris en pensant que des personnes qui m'aiment (du moins je crois!) me lisent, cependant je me relis toujours en pensant à la limite que je peux donner à mes écris, à quel point est il possible de tout dire ou pas de ce que l'on pense, à quel point être libre et intime quand finalement on se donne à lire au public le plus vaste et différent. Je sais que je ne fais que commencer car je ne parle pas encore de tout ce qu'il me tient à coeur et quand je te lis je me dis que peut être je devrais me créer un espace plus anonyme pour finalement me sentir plus intime avec moi même, plus libre avec mes mots.

    Great job by the way = )

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